La maison est décorée, c’est un bon départ pour se mettre dans l’esprit des fêtes. Je fredonne quelques chansons de Noël traditionnelles en préparant de la pâte à beignes avec mon petit batteur à main fatigué, que je possède depuis le Cégep. La farine revole tout autour de mon plat à mélanger et j’en ai jusque sur le bout du nez. Ça sent bon la muscade et la cannelle. Plus tard, François et moi, nous allons les faire cuire ensemble, sans oublier d’effectuer un petit test gourmand de qualité. C’est obligatoire! Rien ne vaut un beigne maison tout chaud. Et pourtant, on ne cuisine cela qu’une seule fois par année. Ça fait partie des legs de nos grands-mères. Des saveurs uniques du temps des fêtes qui ont traversé la nuit des temps.
Tout serait parfait si on n’avait pas à faire la course des magasins pour dénicher le cadeau idéal. Le stress commence dans le stationnement, alors qu’on se dispute les places pour garer sa voiture le plus près possible de la porte du centre d’achats. Les gens ne flânent pas dans les boutiques à la recherche d’idées cadeau. Non, pas le temps. Vite, vite on court par ici et par là. On en oublie presque que le but premier de ces étrennes est de faire plaisir à quelqu’un. De voir s’épanouir son sourire et briller ses yeux en recevant quelque chose d’inattendu.
Ha, comme ils étaient chouettes les Noëls de notre enfance. Nous étions à l’abri de tous ces soucis. Nous n’avions qu’à tendre les bras pour recevoir cette grosse boîte bien emballée dont nous ignorions le contenu, bien que nous l’ayons secouée dans tous les sens. Nos parents faisaient fi de nos listes afin de nous donner ce qu’ils croyaient nous faire le plus plaisir. C’était la surprise totale à chaque fois et elle était souvent bien plus en accord avec nos goûts que ces jouets que nous avions vu à la télévision, qui semblaient si amusant. Je me rappelle avoir demandé avec insistance le jeu « Opération ». Je ne l’ai jamais reçu. Je me suis rendu compte, bien des années plus tard que ce jeu n’était pas si chouette que cela. Je m’en serais très vite lassée. Mes parents ont eu raison de me donner plutôt de la peinture ou du matériel d’artisanat, car ils connaissaient mes penchants pour la création sous toutes ses formes.
Ne cherchez pas si loin, l’esprit des fêtes est bien là, autour de nous, mais il ne se trouve pas nécessairement où on le croit. Il ne s’achète pas à crédit. Il réside dans le plaisir qu’on ressent à exécuter toutes ces petites tâches anodines de préparation des festivités. Un plaisir qu’on n’a qu’à laisser entrer dans nos cœurs avec légèreté, en pensant au bonheur qu’on procurera.
Tout compte fait, le meilleur du temps des fêtes, c’est de revoir les gens qu’on aime, de passer du bon temps avec eux. Peu importe si le menu des repas n’est pas époustouflant d’originalité. L’important est d’être ensemble, de jouer à des jeux, de rigoler. La vie se chargera bien assez vite de nous séparer, alors profitons de chaque moment avec reconnaissance.
Joyeuses fêtes à tous.
francinecrit 